Développement et expansion d'un univers transmédiatique par le biais de la réception et des moyens de diffusion
La franchise Evil Dead de Sam Raimi
Clique ici pour écouter le générique
Wakey Wakey !
C'est moi Ashy Slashy !
Clique sur moi pour faire apparaître/disparaitre le texte.
14 novembre 1979...
Trois amis cinéastes et leur équipe embarquent à bord d'une Oldmobile Delta* en pleine forêt du Tennesse, afin de se rendre dans une cabane isolée...
Psschitt ! Par ici.
Clique sur moi lorsque j'apparais. Je serai ton guide à travers les bois.
* Voici le Necronomicon.
Pour les repères bibliographiques, Clique sur ce livre.
Pour en savoir plus sur la Delta, clique dessus
Avec déjà plusieurs courts-métrages tournés en Super 8* à leur actif, le jeune réalisateur Sam Raimi, son ami de fac Bruce Campbell (devant la caméra) et Robert Tapert (à la production) espèrent pouvoir aller au bout d'un rêve commun: réaliser leur premier film ! Accompagnés d'une équipe de tournage très restreinte et avec un budget insuffisant, le metteur en scène entreprend le tournage de son long-métrage, initialement intitulé Book of the Dead *. L'aventure se prolonge sur 12 semaines... 12 semaines de tournage entrecoupées durant lesquelles, en plus de devoir faire face aux difficultés techniques, les acolytes doivent trouver un moyen de financer le reste de leur aventure... ou plutôt de leur périple !
Pour faire apparaître nos amis, pointe le curseur sur la tronçonneuse...
Avec un budget préalable de 80 000 dollars (sachant que le long-métrage en a finalement coûté 340 ooo)*, nos fidèles amis se lancent ainsi dans la création de leur conte macabre où les démons du Necronomicon, figures antagonistes de l'intrigue, prennent pour cible un groupe de jeunes adultes venus passer un week-end paisible dans une cabane isolée au fond des bois.
L'entreprise est risquée certes, mais le jeune cinéaste de 20 ans n'en est pas à son premier coups d'essai en matière d'autofinancement. En effet, il a obtenu l'appui de différents mécènes pour débuter son œuvre, après avoir présenté une première ébauche de son projet sous forme de court-métrage à des privés et dans des festivals. Ainsi, bien avant l'ère d'internet dans les foyers et des moyens de communications actuels, Raimi semble avoir déjà posé les prémices du financement participatif grâce à Within The Woods, pour donner naissance à ce qui sera plus largement connu par les amateurs d'horreur, comme étant la saga Evil Dead...
Informations recueillies et résumées d'après plusieurs sources documentaires, à commencer par l'ouvrage de Bill Warren, The Evil Dead Companion, sorti en 2001. Ce livre retrace plus généralement la " genèse" de la franchise Evil Dead:
A consulter:
- Bill Warren, The Evil Dead Companion, St Martin's Griffin, New York, 2001.
La variété des supports disponibles offrant de nombreuses sources d'informations, nous nous sommes également basés sur les bonus accompagnants le dvd d'Evil Dead II: Dead by Dawn. Dans l'édition collector des studios Canal figure un livret rédigé par Caroline Vié-Toussaint, qui consacre notamment un chapitre rétrospectif sur le premier volet:
- Caroline Vié-Toussaint, Evil Dead, éd. Dark Star, Studio Canal, 2003, p. 6-7.
Transmedia storyline ?
Bien que rien ne laissait présager un tel engouement pour cet "Opéra de la Terreur", le film devient un véritable phénomène et sa réappropriation dans le modèle sériel peut être assimilé à un effet "boule de neige". Dans cette étude, nous nous focalisons principalement sur le déploiement de l'objet source à travers les différentes adaptations cinématographiques et télévisuelles. Bien que nous présentons brièvement les autres médias , le point d'ancrage de notre présentation se situe autour des films et de leur prolongement à travers la série Ash VS Evil Dead.
"Rigorously made on an almost absent budget in the backwoods of Tennessee, the film was a phenomenal success - the true definition of "cult film" - lauching the careers of its director, Sam Rami; producer Bob Tapert; and star Bruce Campbell. It also spawned two deliriously different and wildly inventive sequels, The Evil Dead II: Dead by Dawn and Army of Darkness, which have won over legions of fright fans around the world. "
Bill WARREN, The Evil Dead Companion, St Martin's Griffin, New York, 2001.
Clique sur le gif de Linda (Betsy Baker) pour lire la citation de Bill Warren
Pour écouter l'enregistrement du Prof. Knowby, clique sur l'icône à côté du magnétophone. Cela permettra une meilleure compréhension de l'histoire.
Dans son article, Marie-Laure Ryan reprend le concept d'Henri Jenkins à propos de la narratologie transmédiale (2006).
La narration transmédiale est la création d'un univers à travers de multiples supports et différents médias.
La transfictionnalité passe par 3 étapes* :
- l'extension : l'ajoût de nouveaux éléments à un univers fictionnel tout en respectant les faits présentés dans l'oeuvre originale
- la modification : l'oeuvre est modifiée en changeant l'intrigue originale
- la transposition: conserve le design et l'histoire principale dans un cadre spatial ou temporel différent
Comme nous allons le constater par la suite, la franchise Evil Dead a connu tant d'adaptations de natures différentes, qu'on peut retrouver des exemples dans ces trois catégories.
* Marie-Laure Ryan, "Transmedial Storytelling and Transfictionality" in Poetics Today, (2013) 34 (3), Duke univesity Press, p. 362.
- Clique ici pour accéder au texte original
Jeux - vidéos/ de plateforme
Comédie musicale et parcs attractions (Universal)
Produits dérivés
Saga cinématographique
Comics
Série TV
Evil Dead c'est quoi...?
Fan films et autres produits non officiels
la trilogie de Sam Raimi et le "requel" de Fede Alvarez
Pour le wikipédia de la saga
C'est par ici...
1
Réalisation - Production
- généralement, premier instigateur de l'univers source
2
3
Diffusion - Marketing
- contexte d'émergence de l'oeuvre, financement
- Diffusion auprès des médias
Public - Fanbase
-détermine le sort de la franchise
- se répaproprie l'oeuvre de base "performatif" (Jenkins)
Par ici pour consulter les principaux objectifs de ce travail...
Interaction production/réception
Cette présentation a pour objectif de démontrer comment ces 3 "pôles" interagissent entre eux et de quelle manière l'émergence des nouveaux moyens de communication favorisent l'échange du spectateur avec la production, donnant à celui-ci un rôle toujours plus important sur le développement de l’œuvre.
Bien qu'il ne fût pas destiné à devenir une "marque", le film donne naissance à une série de sequels cinématographiques et sa "notoriété" se déplace à travers plusieurs médias. Force est de constater que ce phénomène est évidemment favorisé par l'émergence d'un public toujours plus "fidélisé" grandissant à travers les années. Comme nous allons le voir, cette communauté de fans, dont le réseau ne cesse de grandir, joue un rôle prépondérant sur la production qui tente de plus en plus de répondre aux attentes de son public. Plus indirectement, il en est de même pour toute la stratégie promotionnelle et commerciale développée autour de nombreux produits dérivés et reprenant l'univers des films, principale source de cette expansion marketing. A travers la progression du medium et ses adaptations sur maints supports, se corrèle un échange de plus en plus favorisé par les progrès technique (notamment internet). On remarque que la communication entre le fandom* et la production suppose une influence (jusqu'à un certain point) de celui-ci sur le développement de l'univers d'origine et des adaptations ou reprises qui en émergent.
C'est la somme avec laquelle Within the Woods est tourné au printemps 1979, dans la ferme de la famille Tapert.
1600$
Budget
Comment Within The Woods a-t-il permis de financer le premier film de la saga ?
Pour le savoir, regardez l'extrait de l'interview de Bruce Campbell et Sam Raimi en cliquant sur Ashy Slashy !
Tout commence ici...
"On a emprunté de l'argent à nos parents, à leurs amis et aux notables de notre région en expliquant que ce genre cinématographique ne demandait pas beaucoup de moyens ce qui voulait dire qu'on rentrerait facilement dans nos frais", se souvient Raimi.
Caroline vié-toussaint, Evil Dead 2, Studio Canal, Dark Star p. 6
Pour une synthèse de tous ces éléments, consultez l'article en ligne de Vincent Julé en cliquant sur Ashy Slashy à droite. Cette "critique" permet de retracer sommairement les conditions de production du court-métrage.
Pour visionner le film en VOSTFR, clique sur la toile. Il est possible de faire apparaître la vidéo sur une autre fenêtre en cliquant sur le titre.
"Who's laughing now !?"
"Peek A Boo !"
Pour découvrir les bandes annonces de chaque film, cliquez sur l'affiche correspondante !
Afin de s'éviter les foudres de la censure, Sam Raimi opte pour ce deuxième volet, d'une tonalité résolument plus comique que dans Evil Dead, comme ces images le laissent supposer... Clique sur ICI pour en savoir plus
Pour des infos sur les films, clique sur les poches !
Effectivement, en visionnant les deux premiers films, on constate que la trame de fond est relativement similaire.
Si dans le 1er, un groupe de 5 jeunes se retrouve dans la cabane avec Ash comme seul survivant, le deuxième débute son récit de façon identique, bien que celui-ci se retrouve assez vite (seul) et que l'histoire débouche autre chose. On peut donc remettre en question le statut de "suite" pour EV2. On assiste à une EXPANSION [Ryan,"Transmedial Storytelling and Transfictionality"] au sein du même medium cinématographique.
La trilogie cinématographique
A mesure qu'on avance dans les films, certaines répliques vont contribuer à rendre le personnage de Bruce Campbell de plus en plus apprécié. La fameuse séquence où il s'équipe du fusil et de la tronçonneuse (eux-mêmes des objets indissociables au personnage par la suite) se ponctue par l'acclamation "GROOVY", qui devient emblématique de Ash Williams et que l'on retrouvera même à travers le remake de 2013 (fin du générique).
"L'humour potache et mal élevé qui traverse le film, loin d'édulcorer sa violence, participe à l'hystérie de l'ensemble. Cette rage destructrice fait penser à Tex Avery, génie du gag sadique, et surtout aux Trois Stooges, comiques experts en méchanceté dont Sam Raimi revendique l'influence. Cinq ans plus tard, Raimi réalise une sympathique suite-remake, avec davantage de moyens financiers et une inflation délirante dans l'horreur "cartoonesque", donc fidèle à l'esprit du premier film."
Article en ligne paru en 2004 dans Les Inrocks, à consulter ici.
Les références sont nombreuses tout au long de la saga. Néanmoins, la fameuse formule citée dans Army of Darkness pour conjurer les ténèbres, est reprise de la première version du film Le Jour où la terre s'arrêta (Robert Wise, 1951) .
Clique ici pour voir la scène
Il en est de même pour "This Is My Boomstick!" dans un passage de Army of Darkness, qui deviendra aussi un des nombreux leitmotiv de la saga.
Nous avons là un exemple d"itération" selon Umberto Eco, servant à installer un processus qui visera à capter l'attention du spectateur en se multipliant sur différentes intrigues et supports. La réplique devient un signe de reconnaissance du personnage et un moyen de fidéliser le public à travers les attentes forgées par le biais de la narration. D'ailleurs, comme on le voit sur l'extrait disponible en cliquant sur la répliques, ces "phrases cultes " se retrouvent même dans de la publicité.
Ce message se retrouve même dans la réalité où, à l'instar du héros, vous pouvez acheter des articles "estampillés" S-Smart, en référence à l'enseigne présente dans cet univers diégétique.
- Umberto Eco, « Innovation et répétition : entre esthétique moderne et post-moderne », Réseaux, n° 68, (1985) 1994, p.12.
Pour visionner les séquences, clique sur les répliques colorées.
Les références sont autant d'hommages qui ciblent un public déterminé et qui contribue à la "fidélisation" d'une communauté de fans.
Add short body of text
Clique sur la formule juste en haut pour l'extrait de L'Armée des Ténèbres
Un exemple de l'utilisation du "stop motion" dans ED2, la danse morbide de Linda (Denise Bixler)
L'influence des fins sur la continuation du récit, et les multiples ouvertures possibles
Les fins officielles et alternatives
Pour voir la scène clique sur le gif
Pour la promotion des films, d'autres facteurs s'avèrent décisifs, comme la rencontre avec Stephen King durant la projection de ED au Marché du film à Cannes en 1982.
Pour accéder aux extraits, clique sur les gifs correspondants
Le "requel" ou une nouvelle conception de la continuité narrative: Comment le film a pu se "ramifier" en plusieurs suites et supports afin devenir une franchise?
"On peut dire que le 2 est ce que j'aurais aimé faire du premier coup avec Evil Dead." cit. Sam Rami par Caroline Vié-Toussaint, p. 6.
Clins d’œil et naissance d'un "trickster"
Pour King, clique sur sa photo